martes, junio 1

LA QUESTION SEXUELLE

Après avoir été secouée lors d’une soirée TV, par les propos et les images des pédophiles rencontrés dans l’enquête des Infiltrés*, intitulée « Pédophilie : Les Prédateurs » ; et diffusée par France 2 le mardi 6 avril 2010, j’ai commencé à tisser les fils de la question.

La soirée a été très riche en information avec un remarquable travail d’investigation et des intervenants très pertinents à l’heure du débat. Mais quelque chose restait floue, très floue de mon point de vue.

Tout le monde a tourné sur le problème :
« Que faire pour protéger nos enfants des prédateurs sexuels ? »

On a parlé de la responsabilité parentale :
« Il ne faut jamais laisser seuls ses enfants sur Internet. Il faut mettre des blocages, il faut les prévenir, il faut les surveiller… ! »
C’est vrai…
Pourtant…

Je pense maintenant à quelque chose dite par le médecin en psychiatrie aussi invité. Il a dit que certains enfants victimes, savaient qu’il fallait parler aux parents du harcèlement sexuel suivi sur Internet, mais qu’ils n’avaient pas osé, qu’ils ne savent pas quoi dire…

C’est de là qu’ont commencé à prendre forme mes propres questionnements :
- Pourquoi une personne devient pédophile ?
- Qu’est-ce que la sexualité ?
- Comment peut-on parler de sexualité à nos enfants si nous-mêmes ne savons pas ce que c’est ?
- Comment attendre que nos enfants se sentent à l’aise pour nous poser toutes les questions, surtout celles liées à la sexualité ?

Voilà le problème :
Savoir ce qu’est le sexe ; ce que sont la sexualité et les rapports sexuels. Puisque le problème n’est pas qu’il y ait le réseau Internet à l’heure actuelle, le problème est que nos sociétés sont le berceau de prédateurs sexuels !

Dans l’antiquité, les égyptiens avaient éloigné du groupe, un petit nombre d’enfants à peine nés, pour pouvoir établir d’après eux, quelle était leur langue originelle. Tous ces enfants sont décédés, tous se sont laissés mourir. C’était un neurologue qui avait parlé du sujet et il disait que, même si nous avons, en tant qu’êtres vivants, un patrimoine génétique, aucun aspect biologique ne peut se développer ni prendre forme si ce n’est qu’au travers de la culture. Or, comment la culture est-elle transmise ? Par l’éducation, bien évidement.

C'est-à-dire, bien que nous sommes tous génétiquement et biologiquement capables et disposés autant aux langues qu’à la vie sexuelle, rien ne prend forme sans les sens donnés par les sociétés : par la culture qui nous forme et par les éducateurs qui nous entourent. Ce n’est pas si difficile de comprendre, à partir du moment où je commence à expliquer ce processus depuis le début.

Freud a été le pionner à voir que la sexualité humaine existe bien avant la puberté : qu’il existe une sexualité enfantine. La sexualité, comme la faim, sont des faits biologiques qui, dans la recherche de satisfaction, donnent forme à ce que nous appelons « goûts ».

Notre éducation, nos cultures, sont remplies d’images parce qu’elles jouent le rôle de signifiants, c'est-à-dire qu'elles donnent du sens à ce que nous ressentons. Il existe aussi l’odorat, l’ouïe, le toucher, mais le travail des images dans la signification est beaucoup plus vaste, parce que silencieuses, elles peuvent se glisser partout et réveiller en nous, les autres sensations auxquelles elles sont liées dans nos souvenirs.

Le film « Au delà du désir » du réalisateur Lance Young, produit en 1997, traite l’histoire d’une femme, dont l’inceste souffert pendant son enfance, l’empêche de jouir sexuellement. Pour guérir de cette souffrance elle va se faire traiter. Le thérapeute choisi, apprend ses patients à s’aimer eux-mêmes, à se laisser séduire par leurs propres corps, par l’image que leurs propres corps reflètent. Il croit que c’est la seule façon de parvenir à la jouissance personnelle et, par conséquence, la seule façon de donner de la jouissance à autrui, dans l’acte amoureux.

La sexualité est remplie d’images. Les images, les formes nous excitent, nous séduisent, nous donnent envie. Mais ces images, sont-elles forcement grotesques, vulgaires, brutales ?

Lorsque la faim survient, chacun d’entre nous cherche à pallier ce besoin à sa manière, et cette manière est directement liée à nos habitudes personnelles. Lorsque les sensations sexuelles commencent à apparaître, l’organisme cherche à les satisfaire, à les comprendre, à leur trouver signification. Comme tout dans le développement humain, cet apprentissage va se faire petit à petit, notamment par imitation. Mais, que pourrions-nous imiter au milieu d’un foyer où toute question sexuelle est bannie ? Nous chercherions probablement à palier nos inquiétudes ailleurs… et pourquoi pas, aussi via Internet ! Internet n’est qu’un autre moyen d’y arriver. Ou alors, quelqu’un désire-t-il nier la très longue existence de la pornographie… ?

La pornographie propose des images qui traitent les questions sexuelles de manière brutale ; elles sont choquantes et par conséquence, leur impact est persistant dans la mémoire. Dans l’apprentissage de la sexualité, nous avons tous un jour ou l’autre, étés choqués par des scènes vulgaires, grotesques, brutales ; par des images obscènes qui pourtant, ont réussi à nous exciter. Si ce genre d’images a réussi à réveiller en nous l’appétit sexuel, c’est tout simplement parce que, pendant la découverte et l’apprentissage de la sexualité, nous avons étés confrontés à de telles images. D’autant plus qu’il est vraiment difficile de s’en dédouaner : la vulgarité et la brutalité des images obscènes sont partout, toujours clairement exposées dans les vitrines, dans les journaux, sur les murs, dans la publicité...

Avoir eu une éducation sexuelle à l’intérieur d’un foyer aux esprits ouverts, signifie avoir été en contact à un autre type d’images de la sexualité ; cela signifie avoir été en contact avec d’autres paroles, avec d’autres concepts à propos des questions sexuelles. Et dans ce cas, bien que confrontés socialement aux images grotesques toujours mise en avant dans la Pub, il est beaucoup plus probable que nous arrivions à comprendre la question sexuelle autrement.

Comment parler de sexe à nos enfants, si nous mêmes, parents, ne le concevons que comme quelque chose de brutal, vulgaire et obscène ? L’apprentissage de la sexualité est long et complexe, mais si nous n’avons eu comme école, que les images brutales de la pornographie et son discours brut, nous aurons du mal à expliquer et ressentir le sexe d’une autre façon.

Et les pédophiles dans tout ça ?

Il n’est pas vain de rappeler que la plupart des pédophiles ont été victimes de pédophilie. La plupart, sinon tous, ont été victimes d’une façon ou d’une autre, d’abus sexuel et de brutalité. Rien dans la nature humaine ne prend forme si ce n’est grâce à la culture acquise à travers d'un type d’éducation.

Plus nous réprimerons nos désirs sexuels, plus nous risquerons de perdre le contrôle de nos actes. La sexualité ne doit pas être réprimée mais canalisée, guidée dans la recherche de satisfaction réelle d’un besoin naturel. Une telle « satisfaction » par la force, par la brutalité ou dans la criminalité, n’est pas la véritable satisfaction d’un besoin naturel mais une réponse de substitution, fruit de la confusion installée lors d’une première agression sexuelle. C’est pour cette raison que tous les mineurs abusés ne deviennent pas prédateurs ; la brutalité vécue transformera l’être dans la mesure de sa vulnérabilité. À majeure ouverture d’esprit, plus grandes seront les possibilités de s’en sortir, même en ayant vécu une expérience si malheureuse et dramatique. Encore une fois : à nous de changer ce qui est établi !

-------------------------------------------------------------------------

* Première investigation de cette nouvelle série des « Infiltrés » : La pédophilie. « Selon un récent rapport des Nations Unies sur le sujet, il y aurait dans le monde plus de «750 000 prédateurs sexuels connectés en permanence sur la toile». Pendant près d'une année, une équipe a enquêté sur ces «prédateurs sexuels» qui se servent d'Internet pour abuser d'enfants. C'est ce que les policiers appellent le phénomène du «grooming» : tout acte visant à manipuler un enfant via internet à des fins sexuelles. Phénomène inquiétant… Selon l'association « Innocence en Danger », un enfant sur trois en France a déjà été approché par un inconnu sur internet. » Réalisateur : Philippe Lallemant. Présentateur : David Pujadas. France 2.

LA CUESTION SEXUAL

Después del impacto que me causaron los propósitos y las imágenes de pederastas encontrados en el programa de investigación francés: Los Infiltrados*, comencé a pensar en el asunto. La noche fue rica en información, con un notable trabajo de investigación y con invitados totalmente pertinentes en el momento del debate. Pero algo quedaba impreciso, demasiado impreciso para mi gusto.

Todo había girado en torno a Internet:
“¿Qué hacer para proteger a nuestros niños y niñas de los depredadores sexuales?”

Se habló de responsabilidad parental:
“¡Nunca hay que dejar solos a sus niños frente a Internet! ¡Hay que poner bloqueos! ¡Hay que prevenirles! ¡Hay que vigilarles!...” Cierto. Sin embargo…

Pienso ahora en el médico en psiquiatría invitado: dijo que ciertos niños víctimas de abuso sexual son conscientes de que debían haber hablado con sus padres sobre el acoso sufrido a través de Internet pero que no habían osado, ¡que no supieron qué decir!

Me pregunto entonces:
¿Por qué una persona se vuelve pederasta**?
¿Qué es la sexualidad?
¿Cómo se puede hablar de sexualidad con sus hijos si uno mismo, una misma, no sabe lo que es exactamente?
¿Cómo esperar que nuestros hijos se sientan a gusto para hacernos todas las preguntas, sobre todo aquellas ligadas al sexo?

He aquí el problema:
Entender lo que son el sexo, la sexualidad y las relaciones sexuales. Porque el problema no está en Internet, el problema es que nuestras sociedades ¡dan origen a depredadores sexuales!

En la antigüedad, los egipcios alejaron del grupo, deliberadamente, a un pequeño número de infantes para poder establecer cuál era la lengua original de la especie. Los infantes murieron todos: todos se dejaron morir. Fue un neurólogo quién habló del tema y dijo que si bien, en tanto que seres vivos, todos tenemos un patrimonio genético, ningún aspecto biológico puede desarrollarse, ni tomar forma, si no es a través de una cultura: del contacto con el medio y con las otras personas porque toda cultura se transmite, gracias a la educación, valga decirlo. Así que, si bien todos somos genética y biológicamente capaces y dispuestos tanto al lenguaje como a la vida sexual, nada toma forma si no es a través del sentido que se le da en sociedad: por la cultura que nos rodea, por los educadores que nos forman. No es tan complicado comprender todo esto, si comienzo a explicar el proceso desde el principio.

Freud fue el primero en darse cuenta de que la sexualidad humana existe mucho antes de la pubertad; que hay una sexualidad infantil. El sexo, como el hambre, son hechos biológicos que en la búsqueda de satisfacción dan forma a eso que llamamos gusto. Nuestra educación, nuestra cultura, están llenas de imágenes porque éstas juegan el rol de significantes. Es decir que las imágenes, explican aquello que sentimos. Existen, además, el olfato, la audición, el tacto, pero el trabajo de las imágenes en la significación es bastante más vasto porque, silenciosas, pueden deslizarse por todas partes y despertar —en nosotros y nosotras— todas las otras sensaciones, con ellas ligadas, en nuestros recuerdos.

En la película “Éxtasis” del Realizador Lance Young, producida en 1997, se trata la historia de una mujer quién, víctima de incesto durante la infancia, es incapaz de gozar sexualmente con su pareja. Para sanar, se hace tratar. La terapia consiste en aprender a quererse a sí misma, a dejarse seducir por su propio cuerpo; por la imagen que su cuerpo refleja en ella. El terapeuta cree que ésta es la única manera de lograr el placer personal y, por consiguiente, la única forma de poder dar placer a otra persona en el acto de amor.

La sexualidad está llena de imágenes. Las imágenes, las formas nos excitan, nos seducen, nos provocan. Pero dichas imágenes, ¿son necesariamente grotescas, vulgares, brutales?

Cuando llega el hambre, cada uno de entre nosotros y nosotras busca calmar su apetito a su manera, y esta manera está directamente ligada a nuestros hábitos personales. Cuando las sensaciones sexuales comienzan a manifestarse, el organismo busca satisfacerlas, comprenderlas, les busca significado y significación. Como todo en el desarrollo humano, este aprendizaje va a hacerse poco a poco, sobre todo a través de la imitación. Pero ¿qué podremos imitar en medio de un hogar en el que toda cuestión sexual es evitada? Buscaremos seguramente, la satisfacción de esas nuevas inquietudes, en otros lares y por qué no, ¡también en Internet! Internet no es sino otro medio. ¿O alguien va a negar la muy larga existencia de la pornografía?

La pornografía posee imágenes que tratan las cuestiones sexuales de manera brutal. Son chocantes y por consecuencia, su impacto permanece en la memoria con persistencia. En el aprendizaje de la sexualidad, a todos y todas, nos han sorprendido alguna vez, imágenes de escenas vulgares, grotescas y brutales. Imágenes obscenas que, sin embargo, han logrado despertar nuestro deseo sexual. Si ese género de imágenes ha logrado excitarnos, es sencillamente porque durante el período de descubrimiento y de aprendizaje sexual, hemos sido confrontados a ese mismo tipo de imágenes. Y eso, sobretodo, porque es muy difícil pasarse de ellas: la vulgaridad y la brutalidad de las imágenes obscenas están por todas partes claramente expuestas en las vitrinas, en los periódicos, sobre los muros... en la publicidad.

Haber tenido una educación sexual al interior de un hogar de mentalidad abierta, significa: haber estado en contacto a otro tipo de imágenes sobre la sexualidad; otras palabras, otros conceptos relativos al sexo. Y en ese caso, incluso si confrontados a las imágenes grotescas, siempre publicitadas por todas partes, es muy probable que se pueda llegar a comprender la cuestión sexual de otras maneras.

¿Cómo hablar de sexo a nuestros hijos e hijas, si nosotros mismos, padres y madres, no le concebimos sino como algo brutal, vulgar u obsceno? El aprendizaje sobre la sexualidad es grande y complejo, pero si nuestra escuela ha sido limitada a las imágenes brutales de la pornografía sexual y su discurso, tendremos gran dificultad a explicar y sentir el sexo de cualquier otro modo.

¿Y la pedofilia en todo esto?

No está de más recordar que la mayoría de pederastas han sido víctimas de pedofilia. La mayoría, sino todos, han sido brutalizados, víctimas de abuso sexual de alguna manera. Nada en la naturaleza humana toma forma si no es gracias a la cultura, asimilada a través de un tipo de educación.

Más reprimiremos nuestros deseos sexuales, más correremos el riesgo de perder un día el control de nuestros actos. La sexualidad no debe ser reprimida sino canalizada, guiada en la búsqueda de satisfacción real, de un deseo natural. Tal satisfacción por la fuerza, a través de la brutalidad, o en la criminalidad, no es una verdadera satisfacción de una necesidad natural sino una respuesta de substitución, fruto de la confusión instalada durante una primera agresión sexual. Es por esta razón, que todos los menores, víctimas de abuso sexual no se convierten en depredadores; la brutalidad vivida transformará el ser, en la medida de su vulnerabilidad. A mayor apertura de espíritu, mayores serán las probabilidades de salir adelante incluso habiendo vivido una experiencia tan dramática y dolorosa. Nuevamente: ¡Está en nosotros y nosotras el cambiar lo establecido!

------------------------------------------------------------------------------

* Los Infiltrados. Título de la investigación: “Pedofilia: Los Depredadores”, difundida por la cadena France 2, el martes 6 de abril del 2010 en Francia: “Según un reporte reciente de las Naciones Unidas, sobre el tema, en el mundo habría más de 750 000 depredadores sexuales, conectados a Internet en permanencia. Durante cerca de un año, un equipo investigó sobre estos depredadores sexuales que se valen de internet para abusar de menores. La policía llama a este fenómeno: grooming, y engloba cualquier acto que tienda a manipular un infante vía Internet con propósitos sexuales. Fenómeno inquietante… Según, la Asociación francesa: “Inocencia en Peligro”, un infante sobre tres, en Francia, ha sido ya contactado por un desconocido en Internet.” Realizador: Philippe Lallemant. Presentador: David Pujadas. France 2.
** En este artículo, los términos pedofilia y pederastia han sido utilizados como sinónimos.