martes, septiembre 1

LE PROGRES

Lorsque j’étais enfant, le futur se rêvait rempli de technologies modernes : les dessins animés, les films, étaient imaginés pleins de machines capables d’accomplir toutes les tâches. Le futur s’imaginait enfermé dans des capsules volantes, dans des bâtiments hauts jusqu’au ciel, dans des espaces fermés. La nature dans tout cet imaginaire n’avait guère de place, elle était dépourvue d’intérêt. Vingt ans plus tard, tout avait commencé à devenir « vrai » ! Les nouvelles technologies se sont vite surpassées les unes des autres. De nos jours, la technologie nous semble capable de toutes les prouesses. Ces rêves d’autre fois, sont restés encrés dans le désir de plusieurs générations. Pour beaucoup d’entre elles, le progrès n’est possible qu’avec un grand coût écologique.

Mais qu’est-ce que le progrès ?

Le « progrès » nous semble appartenir uniquement aux pays riches, c’est pour cela que tous les pays en voie de développement se hâtent d’atteindre le même niveau dans ce paradis : ils se remplissent d’appareils et de machines de la « haute » technologie espérant se voir enfin libérés du leur statut de sous-développés. Mais rien à faire, les pays riches continuent à être riches et les pays pauvres continuent à s’appauvrir. Quel est le problème ?

Le système socialiste répondra à ma question en disant qu’il faut une meilleure répartition des richesses, que tous les habitants de la Terre aient les mêmes conditions de vie. Si la solution est que tout les gens du monde vivent de la même façon que vivent les gens de pays « développés », il nous faudra plus qu’une planète Terre pour pouvoir y réussir !

Pendant très longtemps, j’ai crû que seul le socialisme pouvait changer le sort de pays pauvres et de toutes les personnes appauvries de la Planète, jusqu’au jour où je me suis rendue compte, que le problème n’était pas la répartition des richesses mais la conception même de cette richesse.

Dans la ville où j’habite on fait construire le plus grand hypermarché de la région, les magasins de voitures se battent pour faire la plus grande vitrine d’exposition, on casse les grandes et anciennes maisons historiques pour y entasser à la place, de nombreux appartements et maisons de « ville ». A la place de deux anciennes petites écoles maternelles, on a fait construire une seule et très grande école : « Avant, dans les anciennes écoles, on arrivait à se connaître (entre maîtres et maîtresses) », m’avaient dit quelques enseignantes : « on savait qui était qui, on pouvait se parler. Maintenant que l’école est devenue trop grande, nous arrivons à peine à nous voir d’une extrémité à l’autre de l’école… ».

Voilà comment conçoit le progrès le Maire de ma ville. Il y a longtemps on avait fait bâtir ici, dans un vaste espace de forêt, « un paradis sur terre », l’endroit où l’on pouvait s’évader de complications de la ville pour se ressourcer de la magie de la nature. Le site est en ruines actuellement même en faisant parti d’une zone protégée. La vie dans mon village ressemble de plus en plus à celle des grandes villes : la circulation est trop importante pour l’infrastructure routière, car le nombre d’habitants a augmenté considérablement, en très peu de temps.

La plupart des gens qui nous gouvernent avaient grandis concevant le progrès éloigné de la nature. Il fallait construire beaucoup de voies rapides pour toutes les voitures qu’il fallait fabriquer et vendre ; il fallait faire des énormes bâtiments, supprimer les arbres et les forêts.

Ceux qui vivent dans les pays du tiers monde ont encore plus de mal que ceux qui vivent dans les pays développés, à comprendre et accepter, que nous nous sommes trompés de progrès, qu’on a mal conçu les richesses, qu’il faut tout refaire : il faut inventer un autre développement, il faut investir dans d’autres richesses.

Il y faudra réfléchir longuement car plus on « démocratise » toutes ces prétendues richesses, plus la dévastation des ressources devient incorrigible ; les rivières et océans commencent à manquer de poisson, des forêts entières disparaissent et avec eux, l’équilibre de notre écosystème. Beaucoup continuent à nier le lien entre la nature et notre survie, mais ce refus devient de plus en plus insoutenable face à tous les témoignages de tous les horizons du monde où notre empreinte écologique n’arrive plus à être dissimulée.

Après tout, avec tout ce développement, toutes ses grandes infrastructures, avec toutes ces technologies modernes, les pays riches n’arrivent pas à calmer le désespoir de leurs populations : les gens s’entretuent, se font du mal et sont malheureux ! Nous sommes envahis de choses inutiles qui nous distraient très peu de temps, le temps que les nouveautés deviennent accessibles à nos budgets, que tout le superflue se « démocratise ». Si au lieu de faire construire une seule et très grande école, le Maire de ma ville en avait fait construire une troisième à taille humaine, on aurait pu attendre que la qualité des rapports restent humains, que les enfants jouissent d’assez d’espace, de temps et de calme pour se rencontrer et pour apprendre ensemble.

La véritable richesse est liée à la nature, mais aussi à la qualité et à l’usage que nous faisons d’elle, des infrastructures et des nouvelles technologies. De toute façon, qui pourrait vivre sans une goutte d’eau ? L’eau douce est une source épuisable, nous le savons maintenant. Et nous, les Hommes et Femmes de la Terre, nous sommes liés à elle comme un bébé au cordon ombilical de sa maman. Nous ne pouvons pas couper ce cordon, nous ne pouvons pas nous séparer de cette Terre, du moins de notre vivant, mais nous n’arriverons pas à y tenir trop longtemps, si nous continuons à la vider de tout ce qu’elle pu nous offrir pour vivre et nous développer sainement et en harmonie avec elle !

EL PROGRESO

Cuando era niña, el futuro se soñaba lleno de tecnología moderna: los dibujos animados, los filmes, todo era imaginado lleno de máquinas capaces de cumplir todos los quehaceres. El futuro se imaginaba encerrado en cápsulas voladoras, dentro de edificaciones altas hasta llegar al cielo, en espacios cerrados. La naturaleza en todo este imaginario no tenía cabida, estaba desprovista de cualquier interés. Veinte años más tarde, todo había comenzado a volverse “realidad”. Las nuevas tecnologías se sobrepasaron rápidamente unas a otras. En nuestros días, la tecnología nos parece capaz de cualquier proeza. Esos sueños de otros tiempos quedaron marcados en el deseo de muchas generaciones. Para muchas de ellas, el progreso no es posible si no a través de un altísimo costo ecológico.

Pero, ¿qué es el progreso?

El progreso nos parece pertenecer únicamente a los países ricos, es por esta razón que todos los países en vías de desarrollo se apresuran para alcanzar el mismo nivel de “paraíso”: se llenan de aparatos y de máquinas de alta tecnología esperando verse en fin liberados de sus estatutos de países en subdesarrollo. Pero, nada qué hacer, los países ricos continúan siendo ricos y los países pobres continúan empobreciéndose cada vez más. ¿Cuál es el problema?

El sistema socialista me dirá que se necesita una mejor repartición de las riquezas para que todos los habitantes de la Tierra tengan las mismas condiciones de vida. Pero yo me digo que si la solución está en que todas las personas del mundo vivan de la misma manera en que vive la gente de los países “desarrollados”, necesitaremos más que un solo planeta Tierra para poder lograrlo…

Durante muchísimo tiempo creí que solo el socialismo podría cambiar el curso de los países pobres y de todas las personas empobrecidas del Planeta hasta el día en que me di cuenta de que el problema no estaba solamente ligado a la repartición de las riquezas sino y, sobretodo, a la concepción misma de riqueza.

En la ciudad donde yo vivo se está construyendo el más grande hipermercado de la región, las tiendas de automóviles compiten con frenesí para ver cuál de ellas llega a construir la mejor y más grande vitrina de exposición y de venta; se han echado a bajo las grandes y viejas casas históricas para amontonar en sus lugares, numerosos departamentos y casas de “ciudad” (a precios exorbitantes, cabe decir). En lugar de las dos antiguas escuelas maternales, se hizo construir una enorme y única escuela: “Antes, en las antiguas escuelas, llegábamos a conocernos (entre maestros y maestras)”, me habían dicho algunos educadores y educadoras: “Sabíamos quién era quién, podíamos hablarnos. Ahora que la escuela ha crecido tanto, a penas si llegamos a vernos de un extremo al otro de la ella…”

Es así como concibe el progreso la Alcaldía de la ciudad en donde vivo. Hace muchísimo tiempo, se creó aquí mismo, en un vasto espacio de bosque “un paraíso en la tierra”; era el lugar en dónde se podía evadir las complicaciones de la gran ciudad para cargarse de la magia de la naturaleza. El sitio está actualmente en ruinas incluso tratándose de un área protegida. La vida en mi ciudad se parece cada vez más a la vida de las grandes ciudades, la circulación es excesiva para la infraestructura pues el número de habitantes ha aumentado considerablemente en muy poco tiempo. La mayoría de gente que nos gobierna, creció concibiendo el progreso alejado de la naturaleza: hay que construir muchas vías rápidas para todos los automóviles que hay que fabricar y vender, hay que hacer enormes edificios, suprimir los arboles, los jardines y los bosques, ¡hay que llenarnos de tecnología moderna!

Quiénes viven en los países del Tercer Mundo tienen todavía mas dificultad, que quiénes viven en los países desarrollados, para comprender y para aceptar que nos hemos equivocado de «progreso», que hemos concebido la riqueza equivocadamente, que hay que rehacer todo de nuevo: se necesita inventar otro desarrollo, hay que investir en otras riquezas. Habrá que reflexionar profundamente en esto, pues cada vez que se «democratizan» las pretendidas riquezas, la devastación de los recursos primarios se vuelve fatal: los ríos y los océanos comienzan a carecer de pescado, bosques enteros están desapareciendo y con ellos el equilibrio de nuestro frágil ecosistema. Mucha gente continua negándose a aceptar que nuestra supervivencia está ligada a la conservación de la naturaleza, pero ese rechazo se hace cada vez menos sostenible frente a todos los testimonios de todos los horizontes del mundo en dónde nuestro impacto ecológico no consigue ya ser disimulado.

Después de todo, con todo ese desarrollo, con todas esas grandes infraestructuras, con todas esas tecnologías modernas, los países ricos no consiguen calmar la desesperación de sus pueblos: la gente se mata, se hace daño, son infelices… Estamos invadidos e invadidas de cosas inútiles que nos distraen durante muy poco tiempo, el tiempo en que las novedades bajen de precio y se vuelvan accesibles a nuestro presupuesto, es decir hasta que todo lo superfluo se “democratice”. Si en lugar de hacer construir una sola y grande escuela, el alcalde de mi ciudad hubiera hecho construir una tercera escuela de talla “humana”, hubiésemos podido esperar que la calidad de las relaciones humanas mejore, que los niños y niñas gocen de espacio suficiente, de tiempo y de calma para poder encontrarse, conocerse y aprender juntos unos con otras en armonía.

La verdadera riqueza está ligada a la naturaleza pero además, a la calidad y al uso que nosotros hacemos de ella, de las infraestructuras y de las nuevas tecnologías. De todas maneras, ¿quién podría vivir sin una gota de agua dulce? El agua dulce es una fuente perecible, ahora estamos seguros/as de ello. Nosotros y nosotras, hombres y mujeres de la Tierra, estamos ligados a ella como lo está un bebé al cordón umbilical de su madre. No podemos cortar ese cordón, no podemos separarnos de esta Tierra, al menos en vida; pero no podremos seguir así durante mucho tiempo si continuamos vaciándola de todo aquello que ella puede ofrecernos para vivir y desarrollarnos sanamente y en armonía con ella.